La poule, c'est très bon, en pot au feu... et je lui suis très reconnaissante de penser à m'en apporter une, de temps à autre... Seulement, vivante... ça pose quelques petits problèmes.
Donc, avant-hier, Dom est arrivée avec sa poule, bien enfermée dans un carton. On n'entendait rien, pas un bruit. Je devais la tuer mais le temps a passé, on a eu une visite charmante qui a duré si tard qu'il était vingt heures déjà, la poule dormait dans son carton et Dom pensait déjà à repartir.
Pleine de compassion devant sa fatigue, je lui proposais de m'occuper de la poule le lendemain matin avec Jeanine. Elle est partie, tranquillisée.
Hier, j'ai établi un plan infaillible avec Jeanine. Elle devait attraper la poule pendant que j'aiguisais mon grand couteau...
Soudain, Jeanine a hurlé. La poule s'était échappée!
J'ai surgi, agitant mon couteau en vain en direction de la poule qui voletait dans le salon, perdant des plumes et des crottes un peu partout.
Ni Jeanine ni moi n'avons pensé à fermer les ouvertures. Quand la poule a vu la baie vitrée grande ouverte, ça n'a fait ni une ni deux, elle s'est élancée au dehors. Chang Maï l'a poursuivi avec joie. Elles se sont élancées vers la mer, faire la marée basse, la poule battant des ailes, la chienne, les oreilles au vent. Tout ça avait un aspect très surréaliste et même romantique. Jeanine arrivait loin derrière loin.
Les chiens du voisinage se sont mis de la partie, la propriétaire des chiens les retenant autant que faire se peut. Les gens de l'immeuble étaient aux premières loges pour admirer le spectacle.
Pour finir, j'ai abandonné la partie, Jeanine aussi. La poule est restée dans les palétuviers où elle avait trouvé refuge.
J'ai quand même prévenue Dom.
Quand elle est arrivée, le soir, elle est descendue à la mer, a longé le bord de mer et a retrouvé sa poule qui l'attendait, toujours dans les palétuviers où elle avait attendue toute la journée...
